• Les Chroniques de la pouponnière. Isa...

    Les Chroniques de la pouponnière. Isa...

     

    Je dédie ce roman à mon mari et mes enfants, bien sûr.

    Mais juste après, j'ai écrit : à Isa ,partie sans prévenir.

    Isa pour Isabelle. On s'en doute. Mais qui est Isa qui se retrouve placée juste après mes proches?

    Pourquoi l'avoir nommée sur cette page?

    Les Chroniques de la pouponnière. Isa...

    Dans mon groupe de rock, il y avait Isabelle au clavier, et Isa à la basse.

    Différenciées par ce petit raccourci.

    Nos musiciens et moi-même, battions le rythme au son de ses cordes toujours justes, bien plantées dans le ton et au cœur de nos chansons. Elle était mon pilier et nos regards s'accrochaient souvent pour vibrer ensemble. Elle grattait quelques fois plus fort juste pour voir ma réaction enchantée. 

    Ces répétitions hebdomadaires, les concerts, les fêtes de la musique nous soudaient, fort, très fort et c'est ainsi que le groupe des "rock climber" a duré 10 ans. Je suis partie depuis 2 ans et demi mais le groupe continue, a évolué différemment.

    Isa n'aimait pas les Beatles, enfin, elle faisait la moue dès qu'on abordait notre seule chanson de leur répertoire.

    Isa râlait quand sa partition était répétitive ou trop facile. Alors elle mettait sa pate et nous surprenait.

    Isa grognait si on ne visait pas plus haut, alors elle a tenté de nous y amener mais on se trainait, accaparés par l'aspect convivial de ce que l'on offrait au public. 

    Isa aimait s'amuser, boire un coup, et rire surtout. Comme nous tous!

    La grande rigueur d'Isa m'a incitée à lui demander de lire mon roman pour quelques avis et corrections. Nous devions ensuite travailler la page de garde ensemble au vu de sa nouvelle orientation en infographie.

    Je suis partie en vacances, dans le sud et un jour, je reçois un message de Patou (voix et percussions).

    "Je suis désolée de vous apprendre que Isa est partie"

    Je réponds aussi sec.

    "Mais elle est partie où?"

    Pas de réponse. Je ne comprends pas ce message, je le trouve incompréhensible, et sans aucun sens. On part vers une destination, on quitte un endroit ou une ville. On ne part pas comme ça!

    Le téléphone sonne. C'est Patou. Mais pourquoi insiste t-elle?

    "Véro.. c'est Patou...Isa, et bien, on a appris sa mort aujourd'hui.."

    Isa? Mais elle ne peut pas mourir comme ça!

    "Son frère s'est rendue chez elle, parce qu'elle ne venait pas au repas familial et ne répondait pas au téléphone. Il l'a retrouvée morte au pied des escaliers. On pense qu'elle a fait un AVC ou une rupture d'anévrisme."

    Je reste avec mon téléphone dans la main et la voix bloquée tout au fond de moi, de chagrin.

    Isa n'est pas enterrée, elle avait choisi la crémation. Cette désinvolture, c'est tout elle.

    Isa n'a pas de tombe, Isa est éparpillée dans une forêt.

    C'est bien toi, Isa, de nous laisser sans toi, sans pouvoir nous recueillir dans un endroit précis et te dire aurevoir.

    J'imagine bien ton petit sourire moqueur, et cet arrangement à ta sauce.

    Avec cette petite histoire, j'espère que je pourrais clore cette fixation sur ce départ si prompt.

    Je t'embrasse une dernière fois, Isa. 

    Les Chroniques de la pouponnière. Isa...

     

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